« Habiter/Home : la maison comme prisme poétique » est une résidence de 3 ans pilotée par la Cie Les patries imaginaires (Nancy) et le Théâtre du Marché aux Grains de Bouxwiller (TMG) et soutenue par la région Grand Est dans le cadre des résidences de recherche artistique.
Laboratoire mêlant théâtre documentaire et improvisation chorégraphique, cette résidence se déploie depuis 2020 et jusqu’en 2023 sur le territoire de Hanau – La Petite Pierre, selon diverses modalités : collectes de témoignages, performances, rencontres publiques, temps collectifs. Cette résidence a pour spécificité un travail in situ, en extérieur, dans des lieux à chaque fois différents : centre-bourg comme Bouxwiller, villages, jardins, places, champs et cela en lien avec différentes associations locales ou mairies. Soutenue par le CRI (Centre de Recherche sur l’Improvisation) du TMG, cette résidence s’appuie sur un travail en profondeur d’irrigation du territoire et une recherche artistique exigeante. Elle est menée conjointement par Perrine Maurin, metteuse en scène de la Cie Les patries imaginaires et Vidal Bini, chorégraphe de la Cie Khz.
Les principes de fonctionnement
« Maison, demeure, logement, abri, caravane, mobil-home, cabane, habitat, foyer, habitation, domicile, résidence, logis, gîte, pavillon, immeuble, appartement, chez-soi… Une diversité lexicale qui révèle un sujet commun à tous. Un sujet particulièrement sensible lors de la crise de la COVID-19. Nous l’abordons sous les deux angles suivants : APPARTENIR et RÉPARER.
La maison c’est ce qui nous fait APPARTENIR. L’habitat, le lieu de vie, est aussi le lieu de la vie. Il nous appartient, il est ce que nous en faisons et il est le lieu auquel nous appartenons, au sens où c’est lui qui nous détermine. Territoire, paysage, ruralité, identité, patrimoine… sont des termes qui résonnent aussi fortement dès lors qu’on évoque l’habitat et l’appartenance. En miroir, RÉPARER nous renvoie à deux dimensions : une dimension historique, qui traverse les générations, et une dimension d’actualité immédiate avec le confinement, une expérience « grandeur nature », un événement commun à tous, mais vécu chacun chez soi. Plus que jamais, notre habitat nous a renvoyé à nos blessures, difficultés, joies, projections, peurs et angoisses. Ce confinement nous a tous mis, peu ou prou, devant la nécessaire réparation : de soi-même, des autres, d’une crise ou d’une maison. Réparer pour reconstruire ? »
Construite autour d’un croisement entre pratiques d’improvisation et collectes de témoignages, cette résidence s’inscrit dans un temps long, sur trois ans. Cela permet à la fois une meilleure circulation et connaissance du territoire mais aussi de prendre le temps d’explorer la thématique, l’HABITAT, en lien avec des artistes professionnels et les habitants, justement, du territoire.
Les actions
Avec le Théâtre du Marché aux Grains, la Cie Les patries imaginaires déploie, tout au long de la résidence, des actions sous de multiples formes : – une série d’entretiens avec les habitants, – des laboratoires avec des artistes professionnels donnant lieu à des performances in-situ, ou au théâtre, associant le public, les professionnels et les participants amateurs – des rencontres régulières dans la maison mobile installée au sein des villes ou villages.
– Les entretiens documentaires : Cette phase du projet a été la première à être mise en place et a demandé beaucoup de temps (elle va d’ailleurs se prolonger lors de la 2ème année). Pour décrire un territoire, il faut en prendre connaissance, rencontrer tous les acteurs locaux, depuis l’ébéniste, jusqu’à la boulangère, en passant par le maire. Cette recherche documentaire n’est pas une recherche scientifique, mais artistique, qui place l’humain et ses histoires au centre du processus. Perrine Maurin a mis en place, en tout premier lieu, un appel à participation auquel une vingtaine de personnes a répondu. Elle se déplace alors chez eux, dans leurs maisons, pour les interroger sur leur rapport à l’habitat et au territoire. Lors de ces discussions, elle enregistre les réponses des gens. Au-delà d’une utilisation future de ces bandes sonores, Perrine construit un rapport intime, personnel avec le territoire et ses habitants qui s’inscrit dans un rapport artistique plus global. Les habitants savent qu’ils sont enregistrés, ils se savent écoutés, dans tous les sens du terme, ils acceptent de donner cette parole (ou pas) à l’artiste venue pour les écouter. De ce dialogue, de cette écoute réciproque, de ces enjeux, sont tirés des discussions souvent très poétiques dont une partie figurera en 2022 dans le travail sonore avec Antoine Arlot et une autre partie sera consacrée à l’élaboration de textes qui serviront dans les laboratoires : matières poétiques, phrases emblématiques, manière de faire écho à la voix de l’autre…
– Les laboratoires donnent lieu à des performances publiques après chaque semaine passée in situ. Nous avons réalisé quatre performances : une performance déambulatoire en extérieur, une performance en extérieur dans un lieu unique, deux performances sur le plateau du Théâtre du Marché aux Grains. Nous avons également réalisé un laboratoire avec le musicien Antoine Arlot qui n’a pas donné lieu à une performance dans la foulée en raison de contraintes dues au calendrier. Celle-ci sera présentée en octobre 2022. Nous avons travaillé à partir des enregistrements sonores des habitants à une pièce musicale intitulée « La douceur d’appartenir » d’une durée de 50min. Cette pièce électro-acoustique est émise sur un système en multi-diffusion lors d’un événement que nous intitulons « sieste sonore ». Le musicien Antoine Arlot joue également en live lors de cette performance.
Aucune de ces performances n’est prévue pour être diffusée ultérieurement, le principe étant à chaque fois de porter un regard poétique sur un lieu, un village, une ville, selon l’endroit choisi à partir des rencontres faites via la maison mobile, ainsi que des enregistrements sonores des habitants et des témoignages récoltés. Il n’est donc pas possible de « dupliquer » via des diffusions ces performances totalement créées pour des lieux, ou des villes spécifiques et des moments particuliers.
LA MAISON MOBILE
Cet espace d’accueil et de jeu a vocation à se déplacer, dans les communes, sur les places, dans les paysages naturels, pour accueillir les artistes, les habitants et/ou les spectateurs. Cet espace est un lieu de rencontre qui « va vers » la population et s’inscrit au cœur même du territoire. C’est un lieu de lectures, de performances, d’écoute audio, de consultation d’ouvrages, de visionnage de films. C’est un lieu de recueil de témoignages aussi, à la fois laboratoire artistique mobile, forme ouverte de représentation/présentation et lieu d’accueil pour tous.
« La douceur d’appartenir » pièce sonore diffusée lors de l’événement « Venez habiter au Théâtre du Marché aux Grains de Bouxwiller » le 15 octobre 2022.
Depuis 2020, Perrine Maurin a interviewé des habitants de la communauté de communes de Hanau – La Petite Pierre sur leurs relations à l’habitat. Les questions et les réponses ont été enregistrées, et elle a sélectionné des extraits qu’elle a confié au musicien Antoine Arlot. Ils ont passé ensemble une semaine au Théâtre du Marché aux Grains du 11 au 15 avril 2022 pour travailler sur une pièce sonore intitulée « La douceur d’appartenir » et qui a été jouée lors de l’événement « Venez habiter au Théâtre » le 15 octobre 2022. L’objectif artistique de cette collaboration entre Antoine et Perrine est de faire se rencontrer deux imaginaires, l’un sonore, l’autre documentaire. Les pratiques des deux artistes cherchent le fil de ce que l’on pourrait appeler « la poétique de l’espace », celui des lieux, des mots, des sonorités.
Événements passés
Présentation de la pièce musicale « La douceur d’appartenir », au Théâtre du Marché aux Grains.
Du 12 au 16 décembre 2022
Laboratoire et résidence de formation.
Du 12 au 17 septembre 2022, résidence au Clos d’or, ancienne ferme réaménagée.
Performance le samedi 17 septembre à 17h à l’occasion de la journée du patrimoine
Du 22 au 26 août 2022
Laboratoire amateur mené par Vidal Bini et Perrine Maurin sur les liens entre improvisation et texte dans le rapport à l’espace public.
Du 4 au 9 juillet 2022
Laboratoire « La poétique de l’espace »
Performance en lien avec L’association de poésie François Villon de la Petite Pierre et le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord
Déambulation.
Du 30 mai au 4 juin 2022
Laboratoire sur « habiter la terre : redevenir vivants »
Performance en lien avec l’association Alysse, jardin privé.
Du 11 au 15 avril 2022
Travail sur la pièce musicale basée sur les interviews par Perrine Maurin et Antoine Arlot au Théâtre du Marché aux Grains.
Présentation informelle aux habitants interviewés.
Du 6 au 8 avril 2022
Travail sur la pièce musicale basée sur les interviews en studio par Perrine Maurin et Antoine Arlot.
Du 16 au 18 mars 2022
Travail sur les interviews en Studio par Perrine Maurin et Antoine Arlot.
Du 31 janvier au 4 février 2022
Travail sur les interviews en studio par Perrine Maurin.
Du 8 au 12 novembre 2021
Galaad le Goaster, Eve Arbez, Catherine Bussière, Marjorie Burger-Chassignet, Elsa Pion, Marie Cambois, Vidal Bini et Perrine Maurin participent à un laboratoire de recherche sur les liens entre texte et improvisation mené par Yann-Joël Colin.
Performance publique au Théâtre du Marché aux Grains.
Travail de recherche avec un groupe professionnel.
Du 13 au 18 septembre 2021
Augustin Becard, Galaad le Goaster, Marie Cambois, Vidal Bini et Perrine Maurin sont, avec la maison mobile.
Travail d’enquête sensible avec un groupe professionnel.
Performance publique à la sortie de la semaine lors de la présentation de saison du Théâtre du Marché aux Grains.
Du 9 au 12 septembre 2021
Repérages et interviews par Perrine Maurin sur le territoire
Du 26 au 30 Juillet 2021
Avec la maison mobile, Diane Sorin (plasticienne), Perrine Maurin et Elsa Pion, comédienne, interviews et repérages, travail in-situ graphique et plastique, performance sous forme de déambulation suivi d’un repas partagé.
Du 22 au 26 juin 2021
Repérages et interviews par Perrine Maurin
Du 24 au 28 mai 2021
Elsa Pion, Augustin Becard, Galaad le Goaster, Marie Cambois, Vidal Bini et Perrine Maurin avec la maison mobile.
Travail d’enquête sensible avec un groupe professionnel.
Performance publique à la sortie.
Du 24 au 26 février 2021
Travail entre Vidal Bini et Perrine Maurin sur l’articulation du documentaire à l’improvisation
Du 27 au 31 janvier 2021
Repérages par Perrine Maurin à Bouxwiller et environs, interviews d’habitants